Le site Gestion Cheptel propose à des particuliers d’acheter des bêtes pour les louer ensuite à des éleveurs et éleveuses laitières.
Pour investir malin, oubliez l’assurance-vie. « Le produit qui intéresse dorénavant les investisseurs, c’est les vaches », nous prévient le site Gestion Cheptel, qui propose à des particuliers d’acheter des bêtes pour les louer ensuite à des éleveurs et éleveuses laitières. Une formule « bénéfique pour tout le monde », assure l’entreprise. Pour les agriculteurs et agricultrices pris·es à la gorge qui n’ont pas les moyens de financer leur troupeau, et pour l’investisseur, qui « bénéficie d’un rendement de 6 à 12 % pour an ». Sans avoir à lever le petit doigt. « L’éleveur fournit le travail, les bâtiments, le matériel et les sols. Il élève les vaches, les nourrit et les assure : maladie, accident. Chaque vache qui meurt est remplacée par une autre de qualité identique », promet Atlantis CPL, une autre société de gestion. Quant à l’exploitant·e, il ou elle peut toujours garder « le lait, le fumier et les mâles ». Si c’est pas royal ! Sauf qu’à l’arrivée, ce système pourrait bien appauvrir les éleveurs et les éleveuses, comme le révélait récemment le site d’info Bastamag. Et, bien souvent, plumer les épargnant·es qui, en réalité, ne reverront jamais leur argent. Car en matière d’arnaques financières, la location de vaches est une tendance phare de 2019. « Les arnaqueurs misent ici sur la fibre affective et écologique. Et ils promettent un fort rendement, ce qui est un signe quasi infaillible d’alerte », explique à Causette l’Autorité des marchés financiers (AMF). Saisi d’une cinquantaine de cas en six mois, l’organisme évalue les pertes à « 12 500 euros en moyenne par investisseur ». Et prévient : « À ce jour, aucune société d’investissement dans les cheptels laitiers n’est enregistrée à l’AMF. Donc vigilance. » Sans quoi la vache à lait, ça pourrait bien être nous.