3,6 millions de personnes mal logées en France. 4,8 millions de mètres carrés de bureaux vides en Île-de-France. Pour le collectif Jeudi noir, le calcul est vite fait et l’action est directe, visible et bruyante. Mais le combat est loin d’être gagné.
Vendredi 18 février, le jour pointe à peine lorsque les CRS envahissent le 22 avenue Matignon, à Paris. Ils viennent déloger les militants du collectif Jeudi noir, mettant un terme à deux mois et demi d’occupation. Sur le toit de l’immeuble, en position de tortue, une dizaine d’entre eux s’agrippent les uns aux autres. Ils auront résisté le plus longtemps possible à leur expulsion. Symboliquement.
Un dernier regard par-dessus la rambarde. À l’est, on aperçoit la cour du palais présidentiel de l’Élysée. Monter un squat à quelques encablures du pouvoir avait, pour ces « galériens du logement » autoproclamés, quelque chose du pied de nez bien senti. Fin décembre dernier, le collectif Jeudi noir avait réquisitionné les bureaux de cet immeuble vide depuis quatre ans. Huit étages, 2 500 mètres carrés situés juste en face du siège social du propriétaire, Axa, premier assureur européen. Dans le 8e arrondissement, seulement 2,1 % de HLM. Loin des 20 % requis par la loi. Le gâchis que représentent ces immeubles vides révolte les militants de Jeudi noir, qui réclament, propositions à l’appui, la fin de la crise du logement. Mi-janvier, Causette a squatté pendant vingt-quatre heures avec eux pour comprendre les rouages de ce collectif taillé sur mesure pour la bataille politico-médiatique.
...La suite dans Causette #13...
Publié le 30 Mars 2011
Auteur : Julia Pascual | Photo : Emmanuel Fradin pour Causette
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