
Ça va être long ! Seul·e, à deux ou en famille, la période à vivre sous cloche, en attendant que notre discipline collective vienne à bout du coronavirus, prend des allures de défi personnel. Inquiétude pour les proches, frustrations du corps immobile, quotidien rythmé par les annonces gouvernementales, télétravail ou chômage sont au programme. La possibilité de nouvelles solidarités aussi, comme nous l’ont montré les Italiens à leurs balcons. Et si l’inédit de ce temps suspendu était l’occasion de puiser dans nos ressources intérieures pour trouver de la joie dans l’ennui et l’introspection ?
Antonia Csillik
Psychologue clinicienne,
maître de conférences
à l’université Paris-Nanterre*
« Cette situation est génératrice de stress et d’incertitude, mais nous pouvons la réévaluer positivement, en mobilisant des ressources psychologiques protectrices comme la gratitude, l’optimisme ou la bienveillance envers soi-même. Ces ressources ont pour rôle principal de protéger notre bien-être, notamment contre le stress. Potentiellement, nous les avons tous en nous. Certaines personnes les mobilisent naturellement, mais pour d’autres, c’est un exercice à mettre en place. C’est pour ça qu’il est important de faire les bons choix, par exemple en regardant les informations à une heure fixe et non en boucle, en s’entourant de choses et de personnes positives. De même qu’il est important de prendre soin de soi, de faire de l’activité physique, de mettre en place des routines positives… Une stratégie très efficace, c’est le journal des trois choses positives : chaque soir, on note[…]