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#NousToutes : au cœur de la manif parisienne

Des dizaines de mil­liers de femmes et d'hommes ont mani­fes­té ce same­di 20 novembre dans plu­sieurs grandes villes de France à l'appel du col­lec­tif Nous Toutes contre les vio­lences sexistes et sexuelles, alors que sont dénom­brés 101 fémi­ni­cides depuis le 1er jan­vier. A Paris, selon les orga­ni­sa­trices, 50 000 per­sonnes (18 000 selon la pré­fec­ture) ont bat­tu le pavé entre les places de la République et de la Nation. « Ce qui fait de cette mani­fes­ta­tion fémi­niste la plus impor­tante de l'histoire du pays », a lan­cé à la foule Caroline de Haas, membre du col­lec­tif. Reportage.

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Nargis, 30 ans, psy­cho­thé­ra­peute © A.C.

Nargis, 30 ans, psy­cho­thé­ra­peute : « J'ai choi­si de me spé­cia­li­ser dans l'accompagnement des vic­times et co-​victimes de vio­lences sexuelles parce que j'ai tou­jours été sen­sible au sujet : dans mon pays d'origine, l'Inde, les mariages for­cés existent encore, c'est évi­dem­ment pro­pice au viol conju­gal. En France, les vic­times ont beau par­ler, il n'y a pas encore de struc­tures suf­fi­santes pour les accom­pa­gner. La parole est libé­rée, main­te­nant, libé­rons l'écoute. »

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Françoise © E.G.

Françoise : « Je suis là presque chaque année parce que nous n'avons pas avan­cé. Les pro­grès sont lents. C'est impor­tant d'être nom­breux et nom­breuses dans la rue sur ces ques­tions. Nous sommes dans une socié­té patriar­cale et tant que cela ne sera pas abo­li, il y aura des luttes à mener. »

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Sindy, chan­teuse et mili­tante fémi­niste © E.G.

Sindy, chan­teuse et mili­tante fémi­niste : « C'est une cause qui me tient à cœur. Parce que je suis tou­chée, moi per­son­nel­le­ment par ces vio­lences, tout comme beau­coup d'autres femmes. C'était impor­tant d'être là sim­ple­ment parce que je peux encore l'être, je suis fière d'être encore debout. Je suis très très émue d'être là. »

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Elsa, 36 ans, illus­tra­trice © E.G.

Elsa, 36 ans, illus­tra­trice : « Je suis venu de la Drôme pour la marche. C'est impor­tant d'exprimer notre colère. Je suis là avec ma cou­sine pour dénon­cer des vio­lences dans notre famille, nous avons besoin d'extérioriser ce qui se passe. »

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Miranda et Lou, 28 ans © E.G.

Miranda et Lou, 28 ans : « En tant que femme nous vivons un enfer au quo­ti­dien. Nous nous sommes ins­pi­rées de l'emoji corne de diable et de la cou­leur vio­let de Nous Toutes. »

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Samia Hebbadj, maire-​adjointe d'Athis-Mons (Essonne), en charge de la soli­da­ri­té et de la san­té : « En tant qu'élus de proxi­mi­té, c'est vers nous que se tournent de nom­breuses vic­times de vio­lences conju­gales, parce que les ser­vices de police et les asso­cia­tions sont satu­rées. Me concer­nant, c'est envi­ron tous les dix jours. On a besoin de moyens pour la police, pour mettre à l'abri les femmes qui quittent leur foyer et les aider éco­no­mi­que­ment. »
Yanisse Lalouci, élu d'Athis-Mons en charge de la culture et des évé­ne­ments : « Venir avec notre écharpe, c'est un moyen sym­bo­lique en tant qu'élu com­mu­nal de deman­der de l'aide finan­cière à notre gou­ver­ne­ment. »

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Louis, 22 ans, étu­diant © A.T.

Louis, 22 ans, étu­diant : « C’est impor­tant en tant qu’allié d’être ici pour lut­ter contre les vio­lences faites aux femmes. Parce que ce n’est pas un com­bat qui touche seule­ment les femmes mais qui touche toute la socié­té. D’ailleurs, ça m’impressionne le monde pré­sent aujourd’hui et je trouve ça mer­veilleux de voir autant de d’hommes mar­cher. C’est nécessaire. » 

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Léïa, 18 ans, étu­diante © A.T.

Léïa, 18 ans, étu­diante : « Sans Sandrine Rousseau, il n’y a plus de can­di­dat à la pré­si­den­tielle per­ti­nent sur le volet des vio­lences faites aux femmes. On attend dans le pro­gramme des can­di­dats plus de moyens pour la lutte contre les vio­lences faites aux femmes. On veut aus­si des lois qui inter­di­raient les ministres accu­sés de viol ou d’agression sexuelles d’exercer. On veut aus­si que les poli­ciers soient davan­tage for­més sur les vio­lences faites aux femmes et sur la prise en charge des vic­times dans les commissariats. »

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Zainaba © E.G.

Zainaba : « Ça repré­sente beau­coup pour moi d'être là aujourd'hui. On est confron­tées aux vio­lences au quo­ti­dien, si c'est pas nous, c'est les autres femmes. Depuis toutes petites, on nous dit d'en faire plus pour être enten­dues. Militer fait presque par­ti de notre ADN. » 

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Shaymae, 25 ans, étu­diante © A.T.

Shaymae, 25 ans, étu­diante : « Je suis là pour toutes les femmes vic­times de vio­lences mais sur­tout pour mon amie qui a été vio­lée par son ex-​petit ami il y a quelques mois. Devant les poli­ciers, il a osé dire "oups, j’ai glis­sé" et la plainte a été clas­sée sans suite. C’était trop dur pour elle d’être là mais elle m’a deman­dé de por­ter cette pan­carte pour elle. Je suis venue mon­trer notre colère et notre envie de faire enfin bou­ger les choses. »

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Cécile, 29 ans, menui­sière © A.T.

Cécile, 29 ans, menui­sière : « A quelques mois de la pré­si­den­tielle, on se rend compte que les vio­lences faites aux femmes n’étaient pas la grande cause du quin­quen­nat comme cela avait été annon­cé il y a cinq ans. Aujourd’hui, on veut une vraie prise de conscience. Un vrai enga­ge­ment. On demande par exemple plus de moyens pour les asso­cia­tions qui sou­tiennent sans relâche les femmes victimes. » 

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