Béatrice Denaes, qui a travaillé pendant de longues années à Radio France en tant médiatrice de l'antenne, a co-fondé l'association Trans Santé France. En cette journée internationale de visibilité transgenre, elle revient pour Causette sur l'émergence d'un mouvement de contestation anti-trans, et sur les fausses informations circulant principalement sur les enfants et adolescent·es.
À l'occasion de la journée internationale de visibilité transgenre, ce vendredi 31 mars, Causette s'est entretenue avec la journaliste Béatrice Denaes, qui a co-fondé l'association Trans Santé France, en 2020. Sa particularité ? Être composée de médecins, para-médicaux, de personnes transgenres, de familles, de juristes et d'universitaires. Son expertise s'étend donc autant sur les thématiques de la santé que de la justice. Béatrice Denaes, qui a travaillé pendant de longues années à Radio France en tant médiatrice de l'antenne, a récemment écrit le livre Ce corps n'était pas le mien : histoire d'une transition tant attendue. Elle revient sur l'émergence d'un mouvement de backlash (retour de bâton, en français) concernant les personnes trans, et sur les fausses informations circulant principalement sur les enfants et adolescent·es.
Causette : Depuis quelques années, la transidentité est de plus en plus visible dans les médias, les séries et au cinéma. Mais avec cette nouvelle visibilité, émerge un mouvement critique et de contestation, qu’on pourrait qualifier de backlash…
Béatrice Denaes : Nous constatons l'arrivée de ce backlash, en France, depuis deux ans environ. Il commence au lancement de la campagne présidentielle, avec une extrême droite qui s’est déchaînée. Éric Zemmour a par exemple qualifié, dès l'automne 2021, la circulaire de l'Éducation nationale visant à mieux prendre en charge les enfants trans de « criminelle », et comparé les méthodes de Jean-Michel Blanquer, alors ministre de l'Éducation nationale, à celles de Josef Mengele, un médecin nazi.
Depuis deux ans, on voit fleurir des tribunes et des interviews anti-trans, dans des médias que j'estime complices, car ils ne vérifient pas l’exactitude de ce qu'ils publient. Souvent, des personnalités connues signent ces tribunes, mais je pense[…]