La poétesse russe et militante féministe anti-guerre Daria Serenko était à Paris lundi, invitée par trois associations. Elle a donné une conférence-débat sur le thème « La résistance des femmes à la guerre et à la dictature en Russie », à la Librairie Utopia. Deux heures de discours résistant.
Rue Frédéric Sauton, dans le Vème arrondissement de Paris, une petite foule se presse à l'entrée de la librairie Utopia. Ce tiers-lieu reçoit dans sa salle de débat la poétesse et militante russe Daria Serenko. Des hommes, des femmes, des Russes, des Ukrainiennes et des journalistes se sont donné rendez-vous en cette soirée du lundi 3 avril pour l'écouter évoquer « la résistance des femmes à la guerre et à la dictature en Russie », invitée par les associations Pour l’Ukraine, pour leur liberté et la nôtre !, Russie-Libertés et l’Association Défense de la Démocratie en Pologne.
La jeune femme aux cheveux courts, blonds à la coupe asymétrique et au regard bleu perçant vient de s’installer au centre de la table. Daria Serenko est l’une des figures majeures de la résistance féminine et féministe à la guerre en Ukraine et à la dictature de Vladmir Poutine. Aujourd’hui exilée à Tbilissi en Géorgie, elle est l’une des co-fondatrices du mouvement Résistance féministe antiguerre (FAS). Né dans la clandestinité le 25 février 2022, au lendemain de l’entrée des troupes russes sur le territoire ukrainien, le FAS réunit 45 associations à travers tout le territoire de la Fédération de Russie, auxquelles s’ajoutent des dizaines de militantes anonymes dans une soixantaine de villes russes. Sans compter celles qui ont dû s’exiler.
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Dans la petite salle de la librairie, il est 19h15 et une trentaine de personnes écoutent Daria Serenko, ses deux traductrices et d'autres invitées. « La Russie est un pays extrêmement menaçant en plus d’être le plus inégalitaire du monde », tonne[…]