Insultes, agressions physiques, menaces de viol… Les membres des collectifs de collages féministes s’exposent à de grands dangers. Quand ce n’est pas la police qui fait du zèle à leur encontre.
C’était une soirée de fin d’été ordinaire. Thaïs et trois camarades du groupe de collages féministes* de Montpellier avaient décidé de coller un slogan sur le pont Lapeyronie, situé juste à côté du CHU. La phrase à inscrire ? « Victimes de violences, appelez le 3919. » Pour Thaïs, cette sortie du 30 août était la dernière dans la région avant de rejoindre Paris pour la rentrée et la poursuite de ses études. Habituée à coller entre une et trois fois par semaine, la jeune fille ne s’est pas inquiétée quand, en contrebas, un automobiliste est sorti de sa voiture pour les prendre à partie. « La violence verbale, ça arrive malheureusement très souvent, raconte la jeune fille. Et puis, on ne s’entendait pas bien, car il était loin. Mais il a menacé de nous violer, ça, je l’ai bien saisi. On lui a dit de dégager et il est parti. »
Hématomes et stress post-traumatique
Une fois la voiture disparue, Thaïs et ses amies se remettent à leur ouvrage. Et oublient cet incident. « J’ai songé quelques secondes que, même s’il revenait, au pire, ça irait. On était quatre, on avait un seau de colle à lui balancer si ça tournait mal et on pouvait toujours lui mettre un coup de pied dans les couilles », raconte la jeune fille, loin de se douter de ce qui allait se passer dans les minutes suivantes. Debout contre la rambarde, elle n’entend pas la voiture revenir, en sens interdit, monter sur[…]