ÉDITO. Vous ne serez sans doute pas plus étonné·e que ça mais c'est officiel, 62% des femmes en couple hétérosexuel estiment en faire plus que leur conjoint pour organiser les festivités de Noël. Elles sont même 37% à estimer en faire beaucoup plus, et moins d'un tiers (31%) considèrent que les tâches sont réparties à égalité au sein du couple. Ces chiffres sont issus d'une enquête Ifop pour le site Voyage avec nous, sur la charge mentale de Noël.
De fait, qu'il s'agisse du repas, de la préparation de la table, de la décoration ou encore de la gestion des cadeaux, ce sont globalement toujours les femmes qui sont en première ligne de la réussite du réveillon, nous apprend l'étude. Ainsi, elles sont 84% à déclarer être le plus souvent en charge d'au moins une tâche concernant la décoration et 79% à déclarer la même chose quant à la préparation en cuisine. En fait, les festivités de fin d'année sont toujours engluées dans une répartition genrée caricaturale : les hommes ne s'imposent que lorsqu'il s'agit de porter le sapin, choisir l'alcool et… Ouvrir les fruits de mer (à l'aide de leur gros couteau).
Conséquence, montre l'étude : les Mères Noël sont 30% à être stressées à l’idée de recevoir des convives (contre 21% des hommes). Car Noël a ceci de particulier qu'à la charge mentale de l'organisation d'une réception s'ajoute la charge émotionnelle de choyer le cercle familial et d'apporter des preuves de l'amour qu'on porte aux un·es et aux autres. Aucune surprise, commente auprès de Libération François Kraus, directeur de l'Ifop : « Dans l’éducation des filles, une plus grande importance est accordée aux relations intrafamiliales. Elles ont donc peut-être davantage conscience que c’est un moment clé où on ressoude les liens mais aussi qu’en cas d’échec social, il reposera davantage sur leurs épaules. […] La femme reste la fée qui contribue la plupart du temps à la magie de Noël. »
Conditionnées pour créer du lien et distribuer de l'amour, certaines d'entre nous saturent de cette période qui leur en met bien trop sur les épaules mais ne parviennent pas pour autant à lâcher prise et à déculpabiliser si tout n'a pas été parfait. Si le chapon était un peu trop sec. Si la petite cousine a ostensiblement pleuré en ouvrant son paquet. Si malgré le plan de table échafaudé trois mois en avance pour les tenir à distance, Jean-Luc et Sylvain n'ont pas pu s'empêcher de s'invectiver pour de vieilles rancunes dès qu'ils ont eu un coup dans le nez.
Alors on se permet de vous le répéter : ce Noël est le vôtre aussi. Pourquoi ne pas vous faire un cadeau ? Offrez-vous de l'indulgence et osez peut-être même envoyer valdinguer les obligations familiales auxquelles vous vous prêtez sans que cela soit forcément mérité.
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