Le patriarcat a ceci de merveilleux qu’il nuit aux femmes aussi bien qu’aux hommes : quand les premières ont longtemps été perçues comme des petites choses fragiles, à la sexualité aléatoire, les seconds se devaient d’être dominants, toujours prêts à dégainer leur érection. Si les femmes s’émancipent progressivement de ces clichés, côté masculin, en revanche, cela semble plus compliqué. A fortiori chez ceux pour qui le sexe n’a jamais présenté une grande source d’intérêt.
« Honnêtement, je parle assez ouvertement avec mes potes du fait que je n’ai pas très souvent envie de sexe, mais ça passe toujours par l’humour, raconte Florian, 30 ans. Quand ils parlent du fait qu’ils ont super envie de baiser, et que moi je leur dis que je ne me reconnais pas du tout là-dedans, ils me charrient et, très vite, ils s’imaginent que je porte un jugement moral. Ils me disent que je suis coincé, alors que non, c’est juste que moi, je n’ai pas envie très fréquemment. »
Le cas de Florian est loin d’être isolé. Selon une étude Ifop de mai 2019, 18 % des hommes ont déjà connu des troubles de l’érection liés à une absence ou à une insuffisance de désir sexuel au cours des douze derniers mois. Et, d’après le site Charles.co, dédié à la santé sexuelle masculine, seulement 15 % des hommes atteints de baisse de libido oseraient en parler. « C’est super dur de se confier, parce que les mecs qui[…]