Si la PMA pour toutes se fait désirer, les familles homoparentales n’ont pas attendu d’avoir le droit pour exister. Mais dans une société encline au soupçon, les lesbiennes doivent vivre avec la pression d’être des mamans modèles.

et son fils de deux ans © Matergouinité
Quand Elsa a expliqué qu’elle voulait un enfant avec sa compagne, ses parents ont mal réagi. « Ça avait été compliqué à l'adolescence, au moment de mon coming out, mais ça allait mieux avec les années. Avec l’annonce de notre enfant à venir, on est reparti en arrière. » La jeune femme n’a pas porté sa fille, et ses parents ont considéré que c’était l’enfant de sa compagne et pas le sien. Six ans plus tard, ils soutiennent sa famille, mais Elsa n’a pas cessé de se questionner : « J’ai eu beaucoup à coeur de leur montrer que je n’étais pas seulement une bonne mère mais une mère géniale, j’ai fait des pieds et des mains pour prouver ma légitimité. »
« J’ai l’impression qu’on a moins le droit à l’erreur que les autres. Le moindre faux pas peut être mis sur le compte du fait qu’on est deux mamans. » Aurélie et Eugénie, la trentaine, n’ont encore jamais été confrontées à une désapprobation explicite. Pourtant, à l’instar de nombreux couples de femmes qui élèvent des enfants, c’est une question qui leur trotte toujours à l’arrière de la tête. « On s’est toujours mis la pression, on s’est toujours dit il faut qu’on assure, il faut qu’on soit au top », témoigne une autre maman.
Regards scructateurs sur l'enfant
Pour Joseph Agostini, porte-parole de l’association Psygay, qui rassemble des psychologues LGBT-friendly, si la société dans son ensemble tend à accepter la diversité des orientations sexuelles,[…]