Capture d’écran 2022 11 23 à 17.03.30
© T.Louapre /Divergence

Écrans : la drogue dure des tout-petits

« Autisme vir­tuel », « syn­drome de l’écran élec­tro­nique »… aujourd’hui, des méde­cins, des asso­cia­tions incri­minent les tablettes et autres écrans d’être à l’origine de troubles du com­por­te­ment chez cer­tains enfants et d’avoir un impact sur leur cer­veau en plein déve­lop­pe­ment. Enquête.

Ce matin-​là, Anne-​Lise Ducanda, méde­cin de pro­tec­tion mater­nelle et infan- tile (PMI), rend visite à Rayan, 3 ans. Sa maman l’élève seule dans une rési­dence de Viry-​Châtillon (Essonne). Le petit gar­çon lui a été signa­lé par l’école. Le jour de la ren­trée, il n’a tenu que vingt minutes en classe, vingt minutes de pleurs et de hur­le­ments. « Je l’ai vu pour la pre­mière fois il y a deux jours, il n’a pas par­lé. Je n’ai jamais pu croi­ser son regard », raconte la doc­teure Ducanda. Elle relève alors un élé­ment impor­tant : l’enfant ne peut pas s’endormir sans avoir les yeux rivés sur un smart­phone. La méde­cin demande à la maman d’arrêter les écrans, puis revient les voir le len­de­main : le chan­ge­ment est sidé­rant. À son arri­vée, l’émotion est pal­pable. Après seule­ment 24 heures d’arrêt total des écrans, Rayan a dit « maman » pour la pre­mière fois. Sa mère avoue : « Il se réveillait la nuit pour récla­mer le por­table. » Sur le smart­phone, Rayan regar­dait des vidéos avec de petites comp­tines. Lorsqu’elle sort son télé­phone pour nous les mon­trer, le petit gar­çon change sou­dain d’attitude. Il tente de lui arra­cher des mains, pleure, le sai­sit fina­le­ment et fonce sur son lit en posi­tion fœtale. Là, il s’immobilise, les yeux à dix cen­ti­mètres de l’écran. Sa maman com­mente : « Il en a cas­sé cinq parce que la connexion était mauvaise. »

Ces enfants dans leur bulle font main­te­nant par­tie du quo­ti­dien d’Anne- Lise Ducanda. Le len­de­main, dans son[…]

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