Connue dans le domaine périnatal, l’haptonomie peut s’avérer extrêmement utile dans un tout autre contexte : l’accompagnement de victimes de violences sexuelles. Soignantes et patientes racontent en quoi cette thérapie du toucher peut être révolutionnaire.

Avant, Rachel, quadragénaire du sud de la France, était « fermée comme une huître ». Brutale. « Pour me coiffer, je tirais sur mes cheveux comme une bourrine. » Elle avait des « problèmes de dos et des crises d’angoisse ». Avec son mari, il lui arrivait d’avoir des orgasmes, mais « il y avait un côté rapide » et la plupart de ses gestes la « braquaient ». Pas besoin de tergiverser pour comprendre la cause de ces blocages. Un inceste, subi à « 9–10 ans », suivi de « viols répétés » au collège. Il a fallu, après quinze ans de thérapie, qu’une psy lui suggère l’haptonomie, il y a six mois, pour qu’elle « retrouve » ses « vrais ressentis » et se sente « dix fois mieux » dans son corps. Depuis, « pour la première fois » de sa vie, elle prend soin d’elle, « met de la crème ». Plus de douleurs ni de panique. « Sexuellement parlant, je découvre mon mari après seize ans. C’est juste énorme. »
Aglaé *, 54 ans, elle, « fonctionnait comme un robot ».[…]