Le trouble de stress post-traumatique généré par un accouchement difficile reste méconnu et est passé sous silence.

« Les scènes de cette nuit d’horreur reviennent tout le temps. Ma gorge se serre et j’ai la boule au ventre, la tête qui tourne. Je ne saurais décrire cette angoisse tellement elle est intense. » Marie 1, 32 ans, a accouché en 2018 après une pré-éclampsie 2. Douleurs au ventre insupportables, hémorragie, manque d’informations sur l’état de son enfant… Elle ne s’en est jamais remise. Depuis, elle souffre de trouble de stress post-traumatique (TSPT), un trouble anxieux grave survenant après un événement traumatisant (attentat, violences, deuil…). Il se manifeste souvent par des cauchemars, des flash-back, une tendance à l’isolement et une hypervigilance. L’événement traumatisant est vécu en continu pendant des semaines, voire des années. Pour certaines femmes, ce trauma, c’est l’accouchement.
Un trouble récemment décrit
Si Marie s’est vu proposer un traitement adapté – on préconise la plupart du temps une prise en charge psychologique ciblée, comme l’EMDR (lire encadré) –, peu de femmes souffrant de TSPT après leur accouchement en bénéficient. « Le TSPT est très peu connu. Sa description est assez récente et rarement appliquée au domaine[…]