Les lettres de rupture sont parfois plus puissantes que les lettres d’amour elles-mêmes. En 1901, l'autrice germano-russe Lou Andreas-Salomé, épuisée par les tourments psychiques de son amant et poète Rainer Maria Rilke, lui adresse une missive libératrice. Une lettre d'adieu poignante, que Causette a choisi de vous retranscrire.
Série d’été : Te dire que je m’en vais 3/4
Éperdument aimée par Nietzsche en 1882, mariée à l'orientaliste Carl Andreas en 1887, amante de Freud en 1911… l'existence de Louise von Salomé, dite Lou Andreas-Salomé, fut tourmentée par les passions qu'elle suscita autour d'elle. La femme de lettres, née à Saint-Pétersbourg en février 1861, entièrement soumise à l'activité de l'esprit, à l'insatiable curiosité de son intelligence, transgressa les codes de son époque de par son tohu-bohu amoureux.
Fervente adepte de la relation à trois, en 1882 tandis qu'elle vit son histoire d'amour avec le philosophe Friedrich Nietzsche, elle n'hésitera pas à inclure Paul Rée, un riche philosophe allemand, qui la demande vainement en mariage. Son crédo ? Constituer une sorte de trinité intellectuelle. De cette aventure qui fut son unique histoire amoureuse Nietzsche – qui, comme on le sait, brillait pour son sexisme – écrira avec amertume[…]