Le couple ? Très peu pour elles ! Qu’elles n’aient jamais rêvé d’une vie à deux ou qu’elles en soient revenues, nombreuses sont les femmes qui assument aujourd’hui leur célibat. Une façon de garder sa liberté, de cultiver l’amour de soi et de refuser l’inégalité des rapports hétéros… Salvateur, mais pas toujours simple, dans une société où la conjugalité reste la norme.

Il était une fois une princesse anonyme qui prit la plume pour s’adresser à tous les damoiseaux du royaume de Twitter. « Je pense que beaucoup de mecs ne sont pas prêts pour la nouvelle génération de meuf [s] qui arrive. On n’est pas vos mères, on n’est pas là pour élever vos mômes toute seule, repasser vos chemises et vous faire à bouffer », écrivit-elle, un beau matin d’hiver de l’an 2020. « Likée » par près de 27 000 internautes, sa missive lui valut évidemment son lot d’insultes. « J’ai fait des études, j’ai un taf confortable, je voyage, je vis seule et je suis indépendante depuis mes 18 ans. Je trouve ça légitime de chercher quelqu’un d’aussi indépendant que moi », répond Shana, à qui l’on prédisait qu’elle finirait vieille fille à chats. Une perspective plus enviable, pour cette Parisienne de 26 ans, que celle d’une relation inégalitaire, où le prince se reposerait sur elle pour faire tourner le château. Et, à en croire les statistiques, elle n’est pas la seule.
48 % des femmes célibataires affirment que la vie hors couple ne change rien à la vie quotidienne (comme 42 % des hommes célibataires).
Source : enquête Épic.
Mises en couple tardives, séparations quasi inévitables, divorces massifs : ces dernières décennies, en Occident, le célibat n’a cessé de progresser. Selon l’Étude des parcours individuels et conjugaux (Épic), menée en 2013–2014 par l’Institut national d’études démographiques (Ined) et l’Insee, il concerne un·e Français·e sur cinq parmi les 26–65 ans. Des célibataires que la culture populaire a vite fait de comparer avec condescendance, particulièrement lorsqu’il s’agit de femmes, à Bridget Jones ou à Eleanor Abernathy (la « folle à chats » des Simpson). C’est la pitié – ou, dans le meilleur des cas, la cocasserie – qui prédomine. Pourtant, les femmes sont plus nombreuses qu’on ne le croit à assumer cette situation. Selon l’Épic, 46 % d’entre elles disent même que « c’est un choix » – contre seulement 34 % des hommes.