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La sélec­tion de novembre 2019

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Kathryn Hahn, décoiffante, dans « Mrs. Fletcher ». © DR

Le must du mois

Mrs. Fletcher

Brunette gen­ti­ment sexy, Eve se fait bien du sou­ci. D’abord, cette mère poule vit très mal le départ à l’université de son fils unique, Brendan. Ensuite, cette dis­crète direc­trice d’une mai­son de retraite découvre que son résident pré­fé­ré est en train de perdre la boule. Enfin, cette « céli­bat­tante » par défaut a gar­dé son nom d’épouse – Mrs. Fletcher – bien qu’elle soit divor­cée depuis dix ans. À croire que l’absence et la fuite sont les seuls repères de sa pauvre vie.

Sauf que Mrs. Fletcher est une comé­die, bien plus sub­tile que le sous-​titre ori­gi­nel – Les tri­bu­la­tions d’une Milf – ne le lais­sait espé­rer ! Écrite par Tom Perrota, cocréa­teur de The Leftovers, réa­li­sée exclu­si­ve­ment par des femmes (une cinéaste dif­fé­rente par épi­sode dont Nicole Holofcener, qui a par­ti­ci­pé à la créa­tion de Sex & The City), cette nou­velle série amé­ri­caine opte pour une plai­sante étude de carac­tère… mue par une dyna­mique coquine/​cocasse/​complexe. Et pour cause : elle met en scène deux récits d’apprentissage. À deux âges dif­fé­rents de la vie. 

De fait, bien que cen­trés sur le per­son­nage d’Eve (inter­pré­tée par la décoif­fante Kathryn Hahn, repé­rée dans Bad Moms au ciné­ma et dans les séries Transparent et I Love Dick), les sept épi­sodes de Mrs. Fletcher ont la bonne idée de suivre un double éveil. Celui d’une femme mûris­sante (Eve, qui devient assez vite accro aux sites por­no…) et celui d’un jeune homme imma­ture (Brendan, qui va très vite perdre son sta­tut de roi­te­let à la fac). Grave et joyeuse, exempte de fausse pudi­bon­de­rie, Mrs. Fletcher donne donc à réflé­chir aus­si bien sur l’évolution des rela­tions hommes-​femmes que sur les notions fon­da­men­tales de plai­sir ou de « réa­li­sa­tion de soi ». Not bad ! 

Mrs. Fletcher, série de 7 épi­sodes de 35 min. À par­tir du 28 octobre 2019 sur OCS. 

En replay

Zérostérone, sai­son 1

OK, l’argument de départ n’est pas for­cé­ment ori­gi­nal : Zérostérone nous pro­jette dans un monde sans hommes (à la suite d’une guerre chi­mique), donc exclu­si­ve­ment com­po­sé de femmes. Sauf que les jeunes créa­trices de cette nou­velle dys­to­pie (dont les fameuses Youtubeuses Eléonore Costes et Marion Seclin) four­millent d’idées, adop­tant un ton volon­tiers déca­pant pour nous tenir en haleine. De fait, leur socié­té matriar­cale va bien­tôt être mise en dan­ger par une fugi­tive (à la recherche du der­nier homme sur terre)… Piochant à la fois dans le pas­tiche (du film d’action) et l’hommage (on pense par­fois à Bref, humour géné­ra­tion­nel et for­mat court obligent), elles réus­sissent à être drôles (cf. l’homme robot en mode « connard ») et poli­ti­que­ment incor­rectes. Donc singulières.

Zérostérone, sai­son 1, par Nadja Anane, Eléonore Costes, Sandy Lobry et Marion Seclin. Série en 7 épi­sodes de 15 min. En replay sur France.tv Slash.

À sur­veiller

The Crown, sai­son 3

Vous avez aimé la recons­ti­tu­tion luxueuse, la nar­ra­tion ambi­tieuse et les enjeux historico-​romantiques des deux pre­mières sai­sons ? Vous allez dévo­rer la sai­son 3 de The Crown, série bri­tan­nique écrite par Peter Morgan (scé­na­riste de l’excellent The Queen, de Stephen Frears) ! D’autant que ces dix nou­veaux épi­sodes se penchent sur le règne d’Elizabeth II pen­dant les années 1970 (à l’épreuve d’une crise poli­tique, éco­no­mique et sociale qui débou­che­ra sur Margaret Thatcher et… le mou­ve­ment punk). Et puis, com­ment ne pas être fasciné·es par la géniale Olivia Colman ? Oscarisée pour son rôle dans La Favorite, la comé­dienne reprend ici le rôle de la reine dans sa belle matu­ri­té. D’emblée, on fait acte d’allégeance. 

The Crown, sai­son 3, par Peter Morgan. Série en 10 épi­sodes de 55 min. À par­tir du 17 novembre sur Netflix.

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