La saison 2 de l'émission Drag Race France s'est dévoilée jeudi, lors d'une conférence de presse, au Paradis latin, avec l'iconique présentatrice Nicky Doll et l'ensemble du casting, très glamour, des nouveaux épisodes.
Une saison 2 « lé-gen-daire ». C'est la promesse qui a été faite dans la salle du Paradis latin, jeudi, lors de la conférence de presse de la prochaine édition de Drag Race France, le concours télévisuel de drag-queens diffusé à la fois sur France 2 et sur France TV Slash, la plateforme numérique de France Télévisions. L'année dernière, ce programme américain haut en couleur et inédit dans l'Hexagone, – alors que plusieurs versions avaient déjà vu le jour au Canada, en Italie ou en Espagne – avait été un succès estival à la télévision (914.000 spectateur·trices sur France 2 lors de son premier épisode) et créé un fort engouement sur les réseaux sociaux. Une tournée à guichets fermés dans plusieurs villes françaises (Paris, Marseille, Strasbourg…) avait fini de parachever ce succès.
Un an après la victoire de la drag-queen Paloma, les attentes étaient donc au plus haut pour cette deuxième saison. Habillée d'une robe noire glamour, Nicky Doll, la présentatrice de l'émission – notamment accompagnée des membres de son jury, la présentatrice Daphné Bürki et le chanteur Kiddy Smile, et du co-producteur – nous a rassuré•es. La nouvelle salve d'épisodes, dont le nombre n'a pas été communiqué, s’appuiera sur le même principe que les précédents : les reines s'affronteront lors de mini et maxi défis (toujours en lien avec la mode, la musique ou le cinéma), avant de devoir défiler sur une thématique donnée et d'affronter la décision du jury. Les deux queens en bas du classement chanteront en play-back et danseront pour sauver leur peau.
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Un casting glamour
Plusieurs nouveautés réjouissantes sont tout de même à noter. Le casting s'est étoffé, passant de dix candidates à onze, et glamourisé. Des drag-queens iconiques ont ainsi rejoint l'aventure, comme Cookie Kunty, aperçue l'année dernière dans le film Trois nuits par semaine, Keiona, légende de la scène ball-room, ou le duo Rose et Punani. Parmi les autres concurrentes se trouvent Ginger Bitch, Kitty Space (la première drag-queen d'origine asiatique de l'édition française), Mami Watta, Moon (une femme trans), Piche (une queen à barbe), Vespi et Sara Forever. Des défis appréciés de l'édition américaine, comme la création d'une comédie musicale, la Musidrag, font aussi leur apparition.
Le premier épisode, que nous avons pu voir presque en totalité, est ainsi totalement dans la continuité dans les précédents, solaires, drôles et touchants, tout en donnant l'impression de passer dans une autre catégorie. Les onze drag-queens sont impressionnantes, aussi talentueuses les unes que les autres, et arrivent à se faire aimer rapidement (les pionnières de la saison 1 gardent tout de même une place particulière dans nos cœurs). Quand elles se vannent ou discutent entre deux changements de perruques, des sujets touchants sont abordés, comme lors de l'édition précédente : grossophobie, racisme ou acceptation de soi. Lors des défilés, la précarité de leur travail ou l'impact de la fast-fashion sur la planète sont subtilement abordés.
Une finale en public
Signe de la popularité du programme, en plus de sa diffusion hebdomadaire à 18h sur France TV Slash (le jour de publication de la semaine n'a pas encore été communiqué), il sera aussi retransmis sur France 2 en deuxième partie de soirée. Une émission, intitulée Drama queen chez Paloma, présentée par la première gagnante Paloma, sera aussi proposée. Elle débriefera l'épisode aux côtés d'une ancienne participante de la saison 1. La finale sera, enfin, tournée au Grand Rex avec un public de 1200 personnes. L’accès sera gratuit et se fera via une billetterie prochainement accessible.
En ces temps d'attaques subies par les drag-queens – des lectures pour enfants réalisées par des reines ont récemment été annulées à Toulouse – l'émission représente un écrin d'inclusivité et d'acceptation de soi néanmoins important pour tous les publics. « Avoir une saison 2 de Drag Race France est un commentaire en soi, une réponse, on offre un contre-exemple de ce que ces personnes essayent de véhiculer avec cette nouvelle guerre de la culture, explique Nicky Doll, interrogée par Causette sur ce point. Il faut que toutes les personnes qui aient un doute sur les drag-queens regardent notre émission pour se rendre compte que ce sont des conneries. » Il ne reste qu'une chose à dire : Long live the queens !
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