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Tina Turner (©Flickr)

Tina Turner : cinq mor­ceaux cultes pour célé­brer la légende du rock'n'roll et de la soul

La légende du rock'n'roll et de la soul Tina Turner s'est éteinte, mer­cre­di, à 83 ans, dans sa mai­son de Küsnacht en Suisse. (Re)découvrez la car­rière de la show­girl en cinq mor­ceaux cultes.

De Mike Jagger à Diana Ross en pas­sant par Alicia Keys, l'ensemble du monde de la musique est en deuil. La légende du rock'n'roll et de la soul Tina Turner s'est éteinte, mer­cre­di, à 83 ans, dans sa mai­son de Küsnacht en Suisse. Depuis les années 50, la chan­teuse a accu­mu­lé les suc­cès, en s'associant à ses débuts avec Ike Turner, qu'elle épou­se­ra en 1962, avant de le quit­ter quelques années plus tard en rai­son de son com­por­te­ment violent et toxique. (Re)découvrez la car­rière de la show­girl en cinq mor­ceaux cultes.

River Deep, Mountain High (1966)

En 1966, six ans après le suc­cès de leur pre­mier mor­ceau en duo A Fool in Love, Ike et Tina Turner sortent leur tube River Deep, Mountain High, sous l'impulsion du pro­duc­teur Phil Spector, impres­sion­né par la voix de cette der­nière. Le créa­teur du « mur du son » (« wall of sound », en anglais), qui consiste à don­ner la pro­fon­deur sonore d'un orchestre sym­pho­nique à une chan­son pop, sou­haite enre­gis­trer la voix de la chan­teuse sans la pré­sence de son mari, connu pour vou­loir tout contrô­ler. Après avoir pas­sé un contrat avec lui pour qu'il n'intervienne pas dans le pro­ces­sus de créa­tion – mais le cré­di­tant néan­moins sur le titre – Phil Spector embarque Tina Turner dans son stu­dio et lui fait enre­gis­trer encore et encore, jusqu'à avoir la prise par­faite. « J'ai ado­ré cette chan­son, a écrit l'Américaine dans ses mémoires en 1986, rap­porte le New York Times. Pour la pre­mière fois, je ne chan­tais pas juste du R'n'B. Le mor­ceau avait une struc­ture, une mélo­die. J'étais une chan­teuse et je savais que je pou­vais faire autre chose que ce genre musi­cal. Je n'avais juste jamais eu l'opportunité. River Deep a mon­tré aux gens ce que j'avais en moi. » Grand suc­cès en Europe, il se clas­se­ra péni­ble­ment dans le Top 100 aux États-Unis.

Nutbush City Limits (1973)

Toujours en duo avec Ike, Tina Turner com­mence cepen­dant à prendre son indé­pen­dance, à la fois sociale et artis­tique, en 1973 avec le titre Nutbush City Limits, qu'elle écrit seule. Sur un rythme à la fois rock et soul, la chan­teuse s'inspire en par­tie de sa vie pour cette chan­son, qui rend hom­mage à ce vil­lage rural du Tennessee où elle a gran­di et chan­té à la cho­rale de son église. Trois ans après, en 1976, elle quit­te­ra son violent mari, après une ultime dis­pute dans la voi­ture qui les amène dans le centre de Dallas, où le duo devait lan­cer une tour­née. « Je l'ai regar­dé et je me suis dit : "C'est la der­nière fois que tu me vois, abru­ti" », écrit-​elle dans ses mémoires, selon le quo­ti­dien local Dallas Morning News. Elle quitte alors, le visage tumé­fié, l'hôtel où le couple séjourne pour se réfu­gier au Ramada Inn. Cette scène est d'ailleurs inclue dans le film tiré de l'autobiographie de la chan­teuse, incar­née à l'écran par Angela Basset.

What's Love Got to Do With It (1984)

Après son divorce et sa sépa­ra­tion artis­tique, Tina Turner sort coup sur coup son troi­sième et son qua­trième album solo, Rough (1978) et Love Explosion (1979), mais la queen du rock'n'roll ne renoue pas avec le suc­cès. Elle conti­nue de don­ner des concerts aux États-​Unis, mais sur­tout en Europe, où l'enthousiasme est encore intact. Surfant ensuite sur le suc­cès sur­prise de sa reprise de Let's Stay Together d'Al Greene en 1984, elle enre­gistre alors son cin­quième opus Private Dancer, en s'entourant de Roger Davies, mana­geur d'Olivia Newton-​John, et de jeunes auteur·trices. En résulte le tube What's Love Got to Do With It, en 1984, qui la classe pre­mière du top des singles outre-​Atlantique. Elle devien­dra d'ailleurs l'artiste la plus âgée à se pla­cer en haut des charts, à 44 ans. De quoi remettre la chan­teuse en orbite. Un an plus tard, We Don't Need Another Hero (Thunderdome), issue du film Mad Max : Au-​delà du dôme du ton­nerre dans lequel elle joue, confirme ce retour en grâce de Tina Turner.

The Best (1989)

Habituée à dépous­sié­rer des chan­sons et à leur don­ner une seconde vie, Tina Turner reprend The Best, de la chan­teuse gal­loise Bonnie Tyler, sor­ti un an plus tôt, pour son album Foreign Affair en 1989. Elle change la pro­duc­tion, ajoute un solo de saxo­phone et un pont au titre ori­gi­nal, lui don­nant alors une nou­velle saveur épique. Le mor­ceau se clas­se­ra dans le top 5 de nom­breux pays, de la Belgique à l'Italie en pas­sant par le Canada et le Royaume-​Uni. Devenu un hymne de la fin des années 80, The Best sera uti­li­sé dans une publi­ci­té pour Pepsi et lors de la National Rugby League, pres­ti­gieuse com­pé­ti­tion de rug­by australienne.

Golden Eye (1995)

Intronisée au Rock & Roll Hall of Fame en 1991, pour son duo avec Ike Turner (puis en solo en 2021), elle signe en 1995 un nou­veau tube, Golden Eye, écrit et com­po­sé par U2, pour le géné­rique du film James Bond du même nom. À 60 ans, elle annonce mettre fin à sa car­rière, après la sor­tie de son album Twenty Four Seven en 1999, pour lequel elle fera une tour­née d'adieu. Mais en 2008, gal­va­ni­sée par son duo avec Beyoncé aux Grammy Awards, elle fera une der­nière série de concerts pour célé­brer ses 50 ans d'activité dans la musique. Elle s'était depuis reti­rée en Suisse, dans sa mai­son de Küsnacht, avec son second mari, le pro­duc­teur alle­mand Erwin Bach, ren­con­tré en 1986.

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