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On a pas­sé Pauline Croze à la ques­tion à l'occasion de la sor­tie de son nou­vel album, "Après les heures grises"

SANS TITRE A
Pauline Croze © Julie Trannoy

Voilà plus de quinze ans qu’elle pro­mène sa voix rocailleuse sur des bal­lades au charme sub­til. Pauline Croze revient le 8 octobre avec un sixième album, Après les heures grises, com­po­sé entre confi­ne­ments et res­tric­tions sani­taires. Introspectif mais en prise directe avec le monde. 

Causette : Les livres mar­quants de la biblio­thèque de vos parents ? 
Pauline Croze : La série des Pilote, maga­zine de bande des­si­née des années 1970 que j’ai lue et relue ! Les ­agen­das que ma mère gar­dait de son tra­vail, c’était comme des livres avec tout ce qu’elle avait fait dans l’année, c’était très riche. 

Extrait de l'album

Les lieux de votre enfance ? 
P. C. : La Drôme, région où j’allais pas­ser mes vacances dans un club équestre. Les plus grands moments de liber­té de ma vie. Pas loin de chez mes grands-​parents ita­liens, la plage d’Anzio en Italie, c’est une des plages du débarquement…

Avec qui aimeriez-​vous entre­te­nir une longue cor­res­pon­dance ? 
P. C. : Avec Gérard Depardieu. On a vu beau­coup de ­docu­men­taires sur lui ces der­niers temps… Mais quelqu’un qui se révèle par écrit nous donne des choses dif­fé­rentes. Je l’ai vu et enten­du inter­pré­ter les chan­sons de Barbara et il est com­plè­te­ment bou­le­ver­sant. Il y aurait pro­ba­ble­ment une nou­velle richesse, une nou­velle saveur dans ses écrits. Je suis sim­ple­ment fas­ci­née par sa vie, son inten­si­té, sa vir­tuo­si­té, ses déca­lages. Mon grand-​père, qui était jour­na­liste, a fait une de ses pre­mières inter­views, à ses débuts. Il vivait tout près, au coin de la rue. J’ai une pho­to d’eux ensemble. J’en suis très fière.

Que faites-​vous dans vos périodes de dépres­sion ? 
P. C. : Je dors, je fais de grandes balades à vélo, je médite, je bois de très bons thés verts. C’est une bois­son qui m’apaise beaucoup.

Que faites-​vous dans vos périodes d’excitation ? 
P. C. : Je lis plu­sieurs livres à la fois, je décide de tout ran­ger dans ma mai­son. J’essaie d’apprendre une nou­velle langue.

Votre remède contre la folie ? 
P. C. : Le sport, la nour­ri­ture, aller voir la mer… Les chats. Je ne peux pas vivre sans, mal­heu­reu­se­ment, on ne les garde pas toute notre vie près de nous.

Vous créez votre mai­son d’édition. Qui publiez-​vous ? 
P. C. : Mikhaïl Boulgakov et son roman Le Maître et Marguerite, que je relis sou­vent. J’adore le fan­tas­tique et avec ce livre, on est bien servi !

Vous tenez salon. Qui invitez-​vous ?
P. C. : Des auteurs de bandes des­si­nées, des phy­si­ciens, des phi­lo­sophes : Riad Sattouf, Guy Delisle, Joann Sfar, Étienne Klein, Jean-​Pierre Luminet…

Le secret d’un couple qui fonc­tionne ? 
P. C. : J’imagine, com­mu­ni­quer, dési­rer les mêmes choses, gar­der une part d’inconnu pour l’autre sans que per­sonne ne se sente exclu ou blessé. 

Si vous aviez une seule ques­tion à poser à Freud ? 
P. C. : Ma mère était psy, donc Freud était très sou­vent chez nous. Je pense qu’à un moment, j’en ai eu marre. À la fin, tout ce qu’on fai­sait était ana­ly­sé… Donc, je lui dirais de faire pro­fil bas pen­dant un temps.

LA chose indis­pen­sable à votre liber­té ? 
P. C. : J’aime n’être res­pon­sable de per­sonne. C’est en ­par­tie pour ça que je n’ai pas fait d’enfant… Je dois peut-​être avoir une mau­vaise image, mais je vois de l’enfermement dans le fait d’être parent. Et puis, c’est trop d’angoisse.

Que trouve-​t-​on de par­ti­cu­lier dans votre « chambre à vous » ?
P. C. : Dans ma chambre, on trouve des plantes, des aeo­niums, des ama­ryl­lis, des cornes d’élan, des orchi­dées. J’ai besoin que mon lieu de vie soit mélan­gé au végétal.

À quoi reconnaît-​on un ami ? 
P. C. : On recon­naît un ami à son empa­thie, sa pré­sence dis­crète ou pro­non­cée, selon votre humeur. Au fait qu’il arrive à vous faire tout oublier de vos pro­blèmes rien que par sa pré­sence. Il est là et tout s’efface.

Qu’est-ce qui occupe vos pen­sées « nuit et jour » ?
P. C. : Parmi mes pen­sées essen­tielles, il y a la nour­ri­ture. J’adore man­ger, j’ai tout le temps faim, j’aime tous les ali­ments sans excep­tion, je crois. J’adore cui­si­ner, pour le pire et le meilleur parfois…

Vous démar­rez un jour­nal intime. Quelle en est la pre­mière phrase ? 
P. C. : « C’est déci­dé, aujourd’hui j’arrête de… » La suite dépend des événements.

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