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© Tijana Pakic

Karimouche, juste une mise au poing

La chan­teuse Carima Amarouche monte au front avec Folies ber­bères, un troi­sième album moderne et flam­boyant dans lequel elle com­bat le sexisme et le racisme tout en gar­dant le sou­rire. Rencontre.

En élève appli­quée, Carima Amarouche a pré­pa­ré l’interview. Dans un petit car­net, posé à côté d’elle sur le cana­pé, elle a lis­té des noms, fixé des anec­dotes, noté des réfé­rences d’associations huma­ni­taires qui la touchent, comme Air Partage, qui creuse des puits au Maroc. Avec son bon­net de marin vis­sé sur la tête et son pull rouge écla­tant, celle qui s’est rebap­ti­sée Karimouche aurait pu appa­reiller sans dif­fi­cul­té à bord de la Calypso du com­man­dant Cousteau. Karimouche est une fron­deuse au grand cœur. Élevée dans une famille matriar­cale de tra­di­tion musul­mane, ins­pi­rée aus­si bien par la verve d’Édith Piaf que par le rap futu­riste de Missy Elliott, l’artiste berbéro-​charentaise sait diri­ger sa barque au milieu des cou­rants contraires. Le chan­teur Erwan Séguillon, dit R.wan (Java, Soviet Suprem), son com­plice d’écriture, la pré­sente comme une pirate. Venant d’un Breton, c’est un compliment.

“ Liberté, éga­li­té, sororité ”

À 43 ans, Karimouche s’apprête à ouvrir les portes de Folies ber­bères, un troi­sième album en forme de caba­ret orien­tal hip-​hop. On y découvre des numé­ros per­cu­tants, fémi­nistes, intimes ou fes­tifs. À son fron­ton, l’établissement pour­rait gra­ver la devise : « Liberté, éga­li­té, soro­ri­té. » « Chez moi, j’ai une ancienne affiche des Folies Bergère. On l’a oublié, mais la salle pari­sienne est la pre­mière en France à avoir accueilli des artistes venus d’ailleurs. » Qui se sou­vient de la char­meuse de ser­pents Nala Damajanti, de la Troupe Zoulou ou des lut­teurs d’Istanbul ? Karimouche n’abat pas la carte de l’exotisme pour atti­rer l’attention. Son disque est à son image. Une fusion moderne des styles, un caram­bo­lage des cultures, un jeu de (multi)pistes en guise de visa. Entre hip-​hop, gna­wa, chan­son fran­çaise, dubs­tep ou élec­tro, l’interprète ne choi­sit pas. Elle prend tout. Un œil dans le rétro, le pied sur l’accélérateur, la conteuse affole le comp­teur de son véhi­cule hybride.

La veine mili­tante de Folies ber­bères prend ses[…]

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