En duo avec Flavia Coelho, l’énergique chanteuse est de retour avec un single en forme de manifeste féministe. Pour le clip, elle s’est entourée de Aïssa Maiga, Lyna Khoudri, Souheila Yacoub, Awa ly, Nawel Ben Kraiem, Maïa Barouh, Carmen Maria Vega et Zaza Fournier.
Dans le dos de la veste Adidas de Karimouche, on peut lire : « Respect me ». Pour celles et ceux qui n’ont pas bien vu le message, la chatoyante combinaison tigrée orange signée Xuly Bët qu’elle arbore le jour de l’interview avec Causette sert de deuxième avertissement : la frondeuse sait sortir les griffes. La preuve avec son nouveau titre, Princesses, qui attaque férocement à la gorge le sexisme, la misogynie et le machisme, avec la complicité de la brésilienne Flavia Coelho.
Le single de Karimouche, qui a grandi au sein d’une famille matriarcale, est aussi un hommage à toutes ces « meufs » séparées qui ont élevé leurs enfants seules. Dans le clip, on aperçoit d’ailleurs sa mère et sa grand-mère, Mimounth, 92 ans, se déhancher sur les instrumentations orientales et électro du morceau. Pendant ce temps, la puncheuse de 43 ans envoie des anaphores à la gueule des machos et des racistes. « J’suis pas /Ta beurette à chicha/Ta biquette chawarma /Ta barrette de zetla /Ni ta charrette à charia /J’suis pas /Ta beurette à quota /La cause des attentats /Ta conchita, ta caillera /Ta bobo quinoa ». Après la mise au poing, Karimouche trouve les rimes pour celles qui triment, celles qui méritent « de la haute couture » et « des mots cousus sur mesure ». Un peu de poésie dans un monde de brutes.
« J'avais envie de faire un titre optimiste avec de l'humour même s'il parle de souffrance, des femmes violentées, violées. Ce n'est pas une chanson anti-hommes. Par exemple, pour la vidéo, on a collé des messages sur les murs à la manière des collages féminicides. "Virginie Despentes présidente", “On se lève et on se casse". Mais j’ai refusé "Ni dieu, ni mecs". » Co-écrit avec un homme, Erwan Séguillon, alias R.wan, parolier acrobate du groupe de rap musette Java, Princesses est un manifeste féministe, un appel à la sororité parfaitement entendu par un bataillon de « bombasses » qui s’associent à ces paroles militantes. On croise ainsi dans le clip les artistes Aïssa Maga, Lyna Khoudri, Souheila Yacoub, Carmen Maria Vega, Zaza Fournier, Awa ly, Maïa Barouh. Une équipe chic et choc.
Carima Amarouche, pour l’état civil, est donc de retour aux affaires musicales, cinq ans après la sortie de Action (2015) et une forte présence à l’écran (Les Sauvages sur Canal Plus, Cannabis sur Netflix). Ce premier extrait, percutant et fédérateur, donne le ton à Folies Berbères, un album aux sonorités modernes et hybrides (chanson, electro, trap, dubstep) qui sortira le 15 janvier et dans lequel Karimouche aborde de manière frontale, mais sans faire la morale, ses origines (Buñul, La promesse de Marianne). Un disque réalisé avec le producteur Tom Fire (Suzane) pendant le tournage de la série Les Sauvages, qui abordait les thèmes de l’intégration, du combat social et du terrorisme dans la France contemporaine. « Pour Princesses, je me suis inspirée des femmes d’origine arabe brillantes et intelligentes de la série qui déjouent le cliché de la mère de famille derrière les fourneaux. L’album fait écho aux Sauvages. » Concentré de toutes les vies de la gouailleuse Karimouche (costumière, danseuse, humoriste, chanteuse). On a hâte que son cabaret Folies Berbères ouvre ses portes.