Hamnet, de Maggie O'Farrell, Comme des bêtes, de Violaine Bérot, La Rivière des disparues, de Liz Moore, Les femmes qui craignaient les hommes, de Jessica Moor, Sous le signe des poissons, de Mélissa Broder et Tous les noms qu'ils donnaient à Dieu, d'Anjali Sachdeva.
Hamnet, l’autre Shakespeare
Les historiens n’ont jamais complètement tranché quant aux liens entre le Hamlet de Shakespeare et le prénom de son seul fils, Hamnet. Pour son neuvième roman, la britannique Maggie O’Farrell (dont on apprécia I am, I am, I am il y a deux ans) redonne de l’air à ce fils oublié, nous faisant entrer dans l’intimité de la famille de façon audacieuse : « Wil » est relégué au second plan. Le roman s’étire le long de cette journée de 1596 où la mort emportera le garçon de 11 ans (peste bubonique), et alterne avec le récit de la rencontre entre le dramaturge et sa future femme, Agnes, orpheline devenue guérisseuse, ou encore avec des séquences sur l’amour fou de cette mère pour ses trois enfants (dont les jumeaux Judith et Hamnet). Par de multiples petites portes et par une narration vibrante, le roman pénètre les coulisses de l’œuvre shakespearienne avec une remarquable délicatesse. H.A.

Hamnet, de Maggie O’Farrell, traduit de l’anglais (Royaume-Uni) par Sarah Tardy. Éd. Belfond,
368 pages, 22,50 euros.
Comme des bêtes, frayeurs pyrénéennes
C’est un conte de fées… qui a tout d’une terrifiante histoire vraie. Dans Comme des bêtes, la romancière Violaine Bérot, ancienne éleveuse de chèvres, nous fait entendre son chant de colère contre les institutions qui écrasent les êtres. L’histoire se déroule dans un village des Pyrénées, un lieu empreint de croyances. Le personnage principal, surnommé l’« Ours », parce qu’il grogne et ne communique qu’avec les bêtes, est mis en cage. Il aurait[…]