
Mes bien chères sœurs, de Chloé Delaume
Être écrivain, c’est faire corps avec la littérature. S’il en est une qui l’a compris, c’est bien Chloé Delaume, dont la biographie et l’œuvre sont tatouées à l’encre de l’innommable (l’assassinat de sa mère par son père, les passes dans un bar à hôtesses). Alternant toujours autofictions, romans et autres mises en scène, elle offre ici un manifeste qui envoie du lourd. Elle enterre le « couillidé » et le « papatriarcat », célébrant l’irruption de la « quatrième vague du féminisme » apparue depuis la révolution numérique. En incluant des épisodes de sa propre vie, elle retrace une brève histoire des féminismes et en appelle à une solidarité qui serait une « sororité » : « C’est pour ça que j’écris, mes amies inconnues. Pour que circulent les armes autant que la parole, pour que se pense un monde hors de toute érection. […] Fraternité existe, sororité aussi. Utiliser ce mot, c’est modifier l’avenir. » Texte court, enchaînements enivrants, verbe incisif : un manifeste écrit au principe actif. H. A.
Mes bien chères sœurs, de Chloé Delaume. Éd. Seuil, 132 pages, 13,50 euros. Sortie le 7 mars.
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