
Comme une version arty de la réunion de couture, de Cookie Mueller
Cheveux ébouriffés, yeux trop maquillés, l’air bravache et poétique, Cookie Mueller fut la diva underground des années 1970. Muse du critique d’art John Waters, elle a exercé tous les métiers – femme de ménage, téléphoniste dans une agence où elle a foutu une belle pagaille. Vivant de LSD, de pains aux graines, d’eau fraîche et d’amour, elle est morte du sida à 40 ans sans avoir eu le temps de révéler la profondeur sociale et humaniste de ses provocations. Deux ans après le premier tome de ses Mémoires, les éditions Finitude continuent de dévoiler la plume incandescente de cette icône de la déglingue. Les textes rassemblés ici nous font suivre ses déambulations : Naples, la côte amalfitaine – « tellement somptueuse que j’avais peur que mes globes oculaires explosent » –, les soirées new-yorkaises. Le récit d’une fête chez Basquiat devient prétexte à un portrait de l’artiste dont le désespoir semblait augmenter avec la notoriété. Lumineuse, Cookie griffonne à un fan : « Luck, Laughs, Lust, Love. » De la chance, des fous rires, du désir, de l’amour. Nous voilà comblé·es. L. M.
Comme une version arty de la réunion de couture, de Cookie Mueller. Préfacé par John Waters et traduit de l’anglais (États-Unis) par Romaric Vinet-Kammerer. Éd. Finitude, 208 pages, 17,50 euros.
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