Peut-on devenir n’importe qui en revêtant n’importe quoi ? On dirait bien, donne envie de répondre le travail du photographe américain Caleb Cole. Tantôt dame guindée dans un salon style First Lady, tantôt chasseur fier devant ses proies empaillées, malade d’hôpital, ou encore ado boudant dans sa chambre, il incarne mille et un destins, en changeant simplement ses vêtements et le décor dans lequel il pose. Ce ne sont pas des autoportraits, prévient-il. Plutôt des incarnations de gens qu’il n’a jamais rencontrés mais « semblent familiers ». Cela passe par les imperceptibles détails de leur apparence : un port de tête, un nez rougeaud, une chaussure abîmée. Seul dénominateur commun entre tous et toutes : le corps. En l’occurrence, celui de Caleb Cole. Terrain neutre, il devient terrain de jeu, reflet de nos marges de liberté pour décider qui l’on est.
Others People's Clothes, de Caleb Cole