Nora Simon par Léo Pinon Chaby
L'artiste Nora Simon dans son atelier parisien. ©Léo Pinon-Chaby

Nora Simon : « On a besoin de female gaze dans l’espace public »

Armée d’une paire de ciseaux et d’une bombe de colle, Nora Simon assemble et fait se ren­con­trer des œuvres pic­tu­rales dif­fé­rentes dans les rues de Paris. Elle pro­pose ain­si une nou­velle lec­ture de l’art acces­sible à tous·toutes.

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Histoires doubles n° 85, novembre 2021, Paris 9e. ©N.S.

La Jeune Fille à la perle au pre­mier plan d’un pay­sage urbain signé Edward Hopper au cœur de Montmartre. Frida Kahlo ados­sée à la bai­gnoire de Gabrielle d’Estrées dans le pas­sage Briard du IXe arron­dis­se­ment. La Vénus de Botticelli entou­rée des hommes de L'Assassin mena­cé de Magritte, rue de Douai à Paris. Voici quelques-​uns des curieux col­lages réa­li­sés par Nora Simon, que l’on peut aper­ce­voir au détour d’une rue pari­sienne ou sur son compte Instagram. Depuis deux ans, l’artiste plas­ti­cienne de 35 ans a fait se ren­con­trer plus d'une cen­taine de chefs d’œuvres pic­tu­raux sur feuilles de papier grand format.

De prime abord, ces asso­cia­tions artis­tiques inti­tu­lées « Histoires doubles » peuvent sem­bler sau­gre­nues. Et pour­tant, les recom­po­si­tions sont si har­mo­nieuses, qu’elles semblent avoir tou­jours exis­tées ain­si. Nora Simon réus­si le pari de créer de nou­velles lec­tures, de nou­veaux récits et fina­le­ment de nou­velles his­toires en décou­pant puis en asso­ciant des chefs‑d’œuvre aux artistes, aux uni­vers, aux cou­rants artis­tiques et aux siècles pour­tant com­plè­te­ment dif­fé­rents. Rencontre avec une artiste qui se plaît à sor­tir l’art des musées.

Causette : Comment est né le pro­jet « Histoires doubles » ?
Nora Simon :
C’est arri­vé un peu par hasard même si j’ai tou­jours aimé le tra­vail de col­lage et de décou­page. Histoires doubles est née pen­dant le confi­ne­ment, d’une ren­contre for­tuite entre une page d’un maga­zine d’art et une paire de ciseaux. Cette période sus­pen­due m’a per­mis de déve­lop­per un pro­jet qui ger­mait déjà depuis quelques mois dans ma tête. Au début, j’ai sim­ple­ment vou­lu jouer avec des repro­duc­tions de pein­tures. De ses col­lages, sont ensuite nées de véri­tables ren­contres entre des œuvres et des artistes que tout sépare. C’est après le confi­ne­ment que j’ai déci­dé de les col­ler sur les murs des rues parisiennes.

« Coller ces créa­tions dans la rue est une manière de décons­truire l’Histoire de l’art. »

Pourquoi la rue ?
N.S :
Je pense que ça vient de mon par­cours per­son­nel. J’ai étu­dié le gra­phisme dans une école d’art pari­sienne puis l’Histoire de l’art avant de me tour­ner fina­le­ment vers la média­tion cultu­relle. J’ai tou­jours eu l’envie de trans­mettre la culture artis­tique au plus grand nombre, et la[…]

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