Le photojournaliste Julien Faure expose son reportage photo sur le pangolin à La Grange aux Belles jusqu’au 17 juin à Paris. Aucun lien avec le Covid, mais bien la preuve d’un système mondial de braconnage de la petite créature. Causette a rencontré le photographe pour mieux comprendre sa démarche personnelle, et l’ampleur de cette problématique encore méconnue.
Rapidement passé de suspect numéro un de la transmission du coronavirus, à présumé innocent, le pangolin a été violemment propulsé sous les feux des projecteurs en 2020. Le seul mammifère terrestre au monde recouvert d’écailles a en effet fait beaucoup jaser au début de la pandémie de Covid-19. Devenu malgré lui le bouc émissaire de la crise sanitaire, le nom de « pangolin » était pourtant presque inconnu auparavant. Mais on ne le sait que trop rarement, cette petite bête toute mignonne est au cœur d’un trafic de braconnage planétaire.
Ses écailles, très prisées par le monde de la cosmétique en Asie et perçues comme un produit luxueux, se vendent à des prix faramineux sur le marché noir. La médecine chinoise s’arrache sa précieuse parure, aux supposés vertus médicinales, et d’autres pays tels que le Vietnam voient sa chair comme un signe de richesse. Face à cette demande, plusieurs centaines de milliers de pangolins sont braconnés chaque année dans les forêts d’Afrique centrale, avec pour principale destination l’Asie. L’animal est victime d’un braconnage si intense que même le nombre d’éléphants, de rhinocéros et de lions tués chaque année ne lui arrive pas à la cheville. L’espèce se trouve aujourd’hui en danger critique d’extinction[…]