La Corderie Royale de Rochefort a offert une carte blanche à la plasticienne Elsa Guillaume pour investir son espace d’exposition temporaire. Seule recommandation : une création engagée du côté de l’imaginaire, qui rende hommage au potentiel poétique de la mer. Elsa Guillaume remplit ces conditions haut la nageoire.

Une petite déambulation abyssale, ça vous dit ? C’est ce que propose la plasticienne Elsa Guillaume au fil de son expo « Bathyskaphos ». Quatre salles d’expositions qui, entre décors, projections, céramiques, sculptures et installations, nous plongent dans l’univers aquatique et onirique de l’artiste. Un travail qui conjugue l’émerveillement et l’effroi, face aux dégradations que notre civilisation inflige à l’ensorcelant macrocosme des abysses. Rencontre et causette au fil de l’eau.
Causette : Le titre de l’exposition « Bathyskaphos », est une invitation au voyage sous-marin ?
Elsa Guillaume : En effet, les bathyscaphes ce sont des engins d'exploration abyssale. J’aime beaucoup le mot lui-même, forgé à partir du grec bathús « profond », et skaphê « barque ». Ce qui m’intéresse ce sont ces tentatives d’explorations, de toutes les époques. Même dans l’antiquité, on essayait de plonger loin en respirant à l’aide de vessies d’animales remplie d’air, puis est venue l’idée des cloches renversée. Des trucs assez rock and roll qui démontrent la fascination éternelle des humains pour les grands fonds.

On est accueilli à l’entrée de l’expo par un scaphandre grandeur nature. On a presque envie de s’y glisser !
E.G.: En effet, il y a des gens qui essaient, c’est dangereux parce qu’il est en céramique ! Mais c’est bien une invitation à le revêtir … en imagination. C’est une notion de baptême : une fois que tu as revêtu ton scaphandre, tu peux parcourir les pièces suivantes, dédiées aux profondeurs.
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