En racontant une bavure policière dans une cité de Seine-Saint-Denis, Ladj Ly réussit un grand film humaniste, primé à Cannes. Tourné à Montfermeil, Les Misérables dénonce l’abandon des quartiers populaires par les politiques. Retour sur ce cri d’alarme.
Causette : C’est votre premier film de fiction. À 39 ans, on peut dire que vous avez pris votre temps ?
Ladj Ly : Mais j’ai toujours voulu faire de la fiction ! J’ai acheté ma première caméra à 19 ans. Je vivais à Montfermeil, en Seine-Saint-Denis, je filmais comme ça, autour de moi, je ne savais pas que c’était un métier. Quand il y a eu les émeutes, en 2005, j’ai emmagasiné mille heures de rushes ! Je pensais les garder comme archives. Ce sont mes copains du[…]