Styx, de Wolfgang Fischer
À la croisée du documentaire, du thriller et de l’allégorie (pour mémoire, le Styx est l’un des fleuves des Enfers dans la mythologie grecque), ce film allemand s’intéresse de très près à la question brûlante des migrants. Ses atouts ? Son cadre : un huis clos en pleine mer. Son héroïne : une femme médecin, solide, confrontée à un cruel dilemme. Et sa comédienne : Susanne Wolff, tout en retenue…
Elle pensait trouver le calme, seule sur son bateau, avec l’Atlantique à perte de vue. Mauvais diagnostic ! Rike, médecin urgentiste en goguette, est de nouveau confrontée à l’urgence, au large de Gibraltar. Ainsi, une nuit de tempête, elle tombe sur une embarcation de migrants à bout de forces. Doit-elle rester à l’écart, comme le lui ordonne le garde-côte ? Doit-elle leur porter secours, comme le lui intime son éthique personnelle ? Cruel dilemme pour cette navigatrice solide, qui a toujours voué sa vie aux autres…
Un sujet fort, une superhéroïne inhabituelle, un face-à-face habilement filmé : on se laisse facilement embarquer dans ce huis clos intense, sobre et poignant. La performance de Susanne Wolff, tout en intériorité dans le rôle principal, y est pour beaucoup. U Ariane Allard
Rosie Davis, de Paddy Breathnach
Rosie, jeune Irlandaise mariée à un beau gosse travailleur, est la mère active de quatre enfants turbulents. Une battante. Jusqu’ici tout va bien ? Bien sûr… que non. Depuis que leur propriétaire a vendu leur maison, leur vie (modeste) a basculé dans la précarité. Pire : Rosie et sa famille vivent dans une voiture. Aujourd’hui à Dublin. OK, c’est une fiction, mais c’est aussi un drame. Rude, scandaleux. Afin de coller au plus près à l’urgence de cette pauvreté ordinaire, le réalisateur a choisi de saisir Rosie l’espace d’un jour et d’une nuit. Autant dire que ce huis clos, porté par Sarah Greene, sa comédienne charismatique, prend à la gorge. Good job !
Sibel, de Guillaume Giovanetti et Çagla Zencirci
Sibel a tout du conte. Un village isolé,[…]