Ce mercredi, Causette vous propose quatre films : Aya, de Simon Coulibaly Gillard, L’Innocent, de Louis Garrel, Butterfly Vision, de Maksym Nakonechnyi et Les Harkis, de Philippe Faucon.
Aya, de Simon Coulibaly Gillard
Le premier long-métrage de Simon Coulibaly Gillard navigue entre deux eaux, pour le meilleur. Empruntant sa forme au documentaire et sa puissance à la fiction, il déroule son intrigue sur la presqu’île de Lahou, au large d’Abidjan, en Côte d’Ivoire. Là même où la montée des eaux, précisément, menace le village d’Aya, une adolescente lumineuse qui refuse de partir, bien que l’océan ronge chaque jour davantage ce bout de paradis en sursis. Le déménagement d’Aya, de sa mère, de son frère et de leurs voisins pêcheurs semble pourtant inéluctable…
Sac et ressac, le récit tout entier d’Aya adopte le double mouvement des vagues, qui berce autant qu’il efface, et cette justesse de tempo est l’une de ses premières qualités. Une autre, plus manifeste encore, est le soin apporté à la lumière et à la photo, saisissantes de beauté ! Une troisième, enfin, plus émouvante, est de nous donner à voir les conséquences du dérèglement climatique comme rarement au cinéma, puisqu’il est[…]