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Frederico Chiesa au moment de tirer son but, capture d'écran de TF1

Espagne – Italie : un choc qui a tenu toutes ses promesses

Contre Attaque, c'est un superbe web­zine réa­li­sé par une dizaine de jeunes femmes pas­sion­nées de foot. De quoi mettre du female gaze dans le sport pré­fé­ré des Français·es. Pour l'Euro, qui a débu­té le 11 juin, elles prennent leurs quar­tiers sur Causette.fr… À vos crampons !

Ce mar­di 6 juillet 2021, les spec­ta­teurs du stade de Wembley à Londres ont eu la chance de voir une pre­mière demi-​finale de l’euro 2020 de haute volée. L’Italie et l’Espagne se sont affron­tées dans un match qui a été une vraie lutte tac­tique entre les deux équipes et les deux entraî­neurs des dif­fé­rentes sélections.

La pre­mière mi-​temps : une Espagne qui a trou­vé la solu­tion tac­tique pour contrer l'Italie

On avait beau­coup à attendre de ce match, on vou­lait conti­nuer à voir cette Italie flam­boyante lors de cet Euro (notam­ment contre la Belgique lors des quarts de finale) et on vou­lait voir une Espagne his­ser son niveau de jeu après un tour­noi en demi-teinte.

La pre­mière mi-​temps a pris les gens de sur­prise : les Espagnols, dont on cri­ti­quait le style de jeu trop lent avec une pos­ses­sion de bal­lon impro­duc­tive, ont encore eu la pos­ses­sion du bal­lon mais ils se sont pro­je­tés très vite en avant notam­ment sur leur côté gauche.

Les Italiens quant à eux ont été assez déce­vants. On pou­vait espé­rer une lutte du milieu de ter­rain, mais ce ne fut pas le cas tant la domi­na­tion espa­gnole était claire. La Nazionale se trou­vait comme empri­son­née : lorsque les Italiens avan­çaient vers les buts adverses, ils étaient pris en étau par le pres­sing haut espa­gnol et ne pou­vaient pas poser le bal­lon et réflé­chir plus cal­me­ment à leur attaque, ce qui a pro­vo­qué de nom­breuses pertes de balles ita­liennes à la suite de passes trop rapides et non réflé­chies. L’autre source de perte de bal­lons ita­liennes a été l'usage abu­sif de passes longues car les hommes de Mancini n’arrivaient pas à pas­ser le milieu de terrain.

Si le score est res­té à 0–0 à la mi-​temps, c’est avant tout à cause d’un manque de réa­lisme espa­gnol et grâce à une défense ita­lienne excel­lente (comme à l’accoutumé). Les Espagnols ont sou­vent essayé de pas­ser par les côtés et de faire des centres. Le pro­blème pour les hommes de Luis Enrique, c’est qu’en sur­face de répa­ra­tion il y avait assez peu de pré­sence espa­gnole et que leur avant-​centre Mikel Oyarzabal a mal­heu­reu­se­ment brillé par un manque de fini­tion, et ce durant tout le match. La ques­tion que l’on est alors obli­gé de se poser est : Luis Enrique a‑t-​il eu rai­son de céder à la pres­sion et de ne pas ali­gner Alvaro Morata ? L’attaquant espa­gnol de la Juventus subit des cri­tiques très vio­lentes sur ses erreurs lors d'occasions man­quées, il a même subi des menaces à l’encontre de ses enfants. Cependant, force est de consta­ter que le rem­pla­çant de Morata n’a pas su faire la différence.

Une seconde mi-​temps où Roberto Mancini arrive à réor­ga­ni­ser la Squadra Azzura

Pour la seconde mi-​temps, Roberto Mancini a chan­gé la tac­tique ita­lienne : l’équipe accepte de subir et de ne pas pos­sé­der le bal­lon en jouant avec un bloc plus bas et plus com­pact. En contre­par­tie, les Italiens sont plus agres­sifs dans leur pres­sing et orga­nisent de meilleures contre-​attaques. Ils veulent jouer avec de bons appels en pro­fon­deur, dans le dos des défen­seurs espa­gnols. Avec un bloc plus bas et plus com­pact, les joueurs ita­liens peuvent mieux orga­ni­ser les attaques et ain­si évi­ter les passes trop hâtives et les pertes de bal­lon qui s’en suivent. C’est une stra­té­gie effi­cace car à la 60ème minute, à la suite d’un contre ita­lien, Federico Chiesa marque.

Les Espagnols conti­nuent de jouer comme lors de la pre­mière mi-​temps, en fai­sant tour­ner effi­ca­ce­ment le bal­lon. Ils se retrouvent encore avec le même pro­blème de la pre­mière mi-​temps, trop peu de pré­sence espa­gnole dans la sur­face de répa­ra­tion et trop d'occasions claires de buts non concré­ti­sées. La domi­na­tion ne se confirme pas. Pour contrer cela, Luis Enrique fait de nom­breux chan­ge­ments, notam­ment l’entrée de Morata à la 62ème minute. Ce chan­ge­ment va s’avérer effi­cace, car à la 80ème minute, suite à une action où il sera au départ et à la fini­tion, Alvaro Morata met un but pour l’Espagne. Aucune des deux équipes n’arrivera à mettre un autre but avant la fin du temps régle­men­taire, il y aura donc prolongation.

Des pro­lon­ga­tions à l'image du match 

Les pro­lon­ga­tions seront simi­laires au match, avec une pre­mière mi-​temps où les Espagnols auront une domi­na­tion claire et des Italiens qui retrouvent leur tra­vers de leur 45 pre­mières minutes : des passes longues inef­fi­caces et trop de pertes de bal­lons. Les quinze der­nières minutes seront dif­fé­rentes : on y voit une équipe ita­lienne plus sereine, mieux posi­tion­née et une excel­lente défense de part et d’autre. Il n’y aura pas de but, les deux équipes vont en découdre lors d’une séance de tirs au but.

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Roberto Mancini qui parle à ses joueurs lors des pro­lon­ga­tions, cap­ture d'écran de TF1

Après un match équi­li­bré, une séance de tirs au buts 

La séance de tirs au but com­mence mal pour les deux équipes car Locatelli et Olmo (qui a pour­tant été incroyable durant tout le match) vont man­quer leur tir res­pec­tif, inter­cep­tés par les gar­diens de but. Ensuite, Belotti et Bonucci mar­que­ront leur tir au but, tout comme Gerard Moreno et Thiago Alcantara côté espa­gnol. Le qua­trième tir au but est tiré par Alvaro Morata. Celui qui a été le héros de l’équipe avec son éga­li­sa­tion rate son tir. Du côté ita­lien, si Jorginho réus­sit son tir il qua­li­fie l’Italie, c’est ce qu’il fait avec un tir magni­fique d’une éton­nante len­teur qui prend le gar­dien espa­gnol Unai Simon à contrepied.

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Jorginho au moment de tirer son tir au but qui mène l'Italie en finale, cap­ture d'écran de TF1

Une Italie qui prouve face à une grande Espagne pour­quoi elle est la favo­rite pour rem­por­ter cette Euro

Le seul regret que l’on peut avoir à la fin du match c’est qu’il se soit ter­mi­né. Ce fut un match de haute volée, où l’on a vu une Espagne briller comme on ne l’avait jamais vu briller lors de ce cham­pion­nat et une Italie vaciller mais qui a su résis­ter. Après avoir éli­mi­né la Belgique, une des grandes favo­rites de cet Euro, l’Italie a su dou­bler cet exploit en éli­mi­nant une grande Espagne. Avec un jeu aus­si qua­li­ta­tif, il semble clair que son pro­chain adver­saire, le Danemark ou l’Angleterre, aura fort à faire.

Irène Sarrode

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